Quelles sont les différentes acceptions (habitat, logement, habitation, tout en excluant l'architecture intérieure)? Que pourrions-nous simplifier (la construction, la vie courante, les déplacements, ...) ? Quels sont les différents types d'habitats à travers le monde (yourte, bulding, rue, ...), selon les classes et selon les époques ? Le classement de simplification selon les 3R (rejeter, regrouper, remplacer) peut-elle nous aider ? Comment décrire les relations de quantité entre habitants et habitations (colocation, multi-propriété, ...) ? L'analyse des droits apporte-t-elle des pistes de réponse ?
Un habitat traduit une occupation organisée d'un lieu. La notion concerne tout le vivant et toutes les époques (cf ekistique).
C'est donc un concept ; il ne se simplifie qu'au travers des ensembles qui le sous-tendent.
Ici, se dégage 3 ensembles : les habitations (maisons, yourtes, ...), les personnes (habitants, nomades, sdf, …) et l'environnement (services, parcs, liaisons, écologie, …).
Pour simplifier les habitations, il conviendrait d'occuper les logements vacants, de remplacer ou d'échanger les logements selon les évolutions de la vie.
Pour simplifier les personnes, nous pourrions les regrouper (centre de vie commun, collocation, time-sharing), rassembler ceux partageant les mêmes valeurs, en diminuer le nombre pour atteindre une agglomération à taille humaine (voire réanimer les campagnes) et partager la sécurité par la surveillance bienveillante des voisins.
Pour simplifier l'environnement, il faudrait utiliser des communs, regrouper les services et les commerces, réduire les distances d'accès aux indispensables (eau, énergie,...), réduire aux fondamentaux (protection des intempéries, ...).
Quand le nombre de ses composants varie la nature de leur ensemble varie. On sinterroge ainsi sur l'essence d'une chose et sa stabilité quant à la quantité.
Les exemples abondent. Quelques grains de sable deviennent un tas puis une plage, des livres épars constitueront bientôt une bibliothèque, des cheveux arrachés signalent un prochain chauve, l'orchestre se transforme en soliste, etc. La chimie alimente beaucoup d'autres exemples : un atome de plus modifie la molécule.
Souvent la bascule est douce, parfois brutale et déterminée. Avec cinquante centilitres de plus la bouteille se grandit en magnum et une seule goutte d'eau fait déborder le vase.
Ce sont donc les normes qui régissent le passage. Elles sont culturelles, environnementales, quantitatives, expérimentales ou de conviction. Il nous paraît plus facile de discourir avec des quantité faibles. Mais au-delà ? Quand la bascule est douce aucun autre mesure ne nous est disponible que la maille du concept et l'appréciation.
Mais une tolérance à des appréciations diverses rend difficile la communication Alors, existe-t-il une appréciation universelle ? oui celle qui est appréciable et précieuse à tous, la vie, la hauteur d'un homme
Il était bien normal de s'interresser à cette relation à la quantité car justement la simplification en prône la diminution.
Il y a sûrement matière à simplifier la chaussure.
Souvent les lacets se nouent … et se dénouent, les talons pour se grandir ne permettent plus de trotter et les semelles à ne pas oublier.
On ne masquera pas odeurs, le frottement après cirage, la corne pour introduire le pied.
Pour simplifier la diversité, on imaginera des chaussures qui se colorent (en accord avec le sac), des compléments qui modifient la fonction comme des guêtres ou des surchaussures, acheter en même temps plusieurs paires identiques et ... de recommencer à marcher pied nu.
Pour simplifier l'insertion du pied dans la chaussure, le chausse pied ou la corne seront à l'oeuvre, le scratch (qui n'est pas que pour les enfants) facilitera la manoeuvre et Nike a annoncé une paire de chaussure auto laçable quand on appuie sur le talon; enfin l'imprimante 3D redessinera nos futures semelles.
La première image montre une quasi chaussette enveloppante, la seconde délire sur les talons pliants et la troisième vante les semelles séparées.
Simplifiez le jeu ! C’est ce que dit Jouvet à notre classe d’amateurs. Ce qu’il ordonne plutôt, qu’il articule en détachant chaque syllabe et en balayant son public d’un œil glacé. Il est blême. De colère sans doute.
Je suis placé du côté droit de la salle de théâtre, je ne distingue que son profil. La maigreur détache sa silhouette du fond blanc du décor. Il cherche ses mots, comment nous faire passer le message ?
Brusquement il se déplace et nous interroge. Je panique lorsqu’il se tourne vers moi. Astuce suprême, il pivote brusquement et dirige un doigt accusateur vers mon ami Paul. Jouvet a une idée lumineuse, d’ailleurs son visage s’éclaire.
- Que signifie « simplifiez » dans la pièce que vous jouez tous les jours, Monsieur ? Monsieur
comment déjà ?
- Paul Carimont, Monsieur.
- Je vous écoute, Monsieur Carimont.
Paul est chargé d’enregistrer les inscriptions des créateurs d’entreprises à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Montpellier. Les lourdeurs bureaucratiques, il connaît. Paul ne réfléchit pas longtemps avant de répondre.
- Pour moi, simplifier signifie alléger les procédures, Monsieur. Supprimer celles qui ne sont pas indispensables, raccourcir les autres.
Jouvet retient toute expression. Notre silence fait écho au sien. Incapables de l’interpréter, nous attendons un signal. Il ne vient pas.
Le Maître se déplace rapidement sur le côté gauche de la scène qu’il occupe seul, c’est Anna qu’il apostrophe, avec les femmes il est direct, leur nom ne l’intéresse pas.
- Et vous, Mademoiselle ?
Anna travaille à la Direction Contrôle des Risques de sa banque, elle ne plaisante pas avec les risques, ceux de la banque s’entend, ceux des clients ils n’ont qu’à les assumer. Elle hésite. La question la met en porte à faux avec son métier. Sa Direction ne cesse de la bombarder de mails pour qu’elle multiplie les contrôles, alors « simplifiez le jeu », elle ne voit pas. Elle sèche.
Jouvet ne bouge pas. Il scrute son visage sans ciller. Anna transpire, son angoisse monte, la nôtre aussi, à qui le tour ?
C’est Alan qui se lève de son propre chef. Alan joue de la contrebasse dans l’orchestre de Montpellier. Il a été recruté sur concours naturellement, il a bûché pour le réussir, trop heureux de quitter son Liverpool pluvieux pour le soleil méditerranéen.
- Pour moi, simplifier le jeu consiste à jouer sobrement. Je suis la partition évidemment, mais sans en rajouter, ni dans l’intensité, ni dans le tempo, pas davantage dans ma gestuelle.
- Bien. Bien.
La voix glaciale de Jouvet perce l’air, elle est tendue comme une flèche.
Manque de chance, c’est moi qu’elle vise à présent. Je ne suis ni fonctionnaire, ni banquier, pas davantage musicien. J’essaie d’écrire. C’est de la littérature que je m’inspire pour apporter une réponse, originale j’espère.
-Simplifier le jeu c’est écrire comme Flaubert. Dans ses « Correspondances », il explique à sa chère et tendre qu’il veut écrire…Je tiens dix seconde d’un habile silence, théâtral en diable, Jouvet va adorer c’est ce que je me dis…
-….sur rien….
Nouveau silence pour faire réfléchir et surprendre.
-….Son ambition est de simplifier son style, le dépouiller, revenir à l’essentiel.
Bien respirer avant de poursuivre, le Maître nous l’a appris.
- Sans complexité inutile, sans histoire à rebondissement, sans adjectif ou adverbe superflu.
C’est là qu’est l’essence de l’écriture selon lui.
L’essence de la vie ?
Ma voix est montée dans les aigus pour souligner l’interrogation, je me trouve bon comédien. J’attends le verdict.
Le regard que Jouvet pose sur moi me paraît moins sévère. Il se détend. Un large sourire fend à présent son visage. Ses yeux pétillent. Il lève les bras au ciel et déclame en riant :
- Simplifier le jeu, c’est libérer la vie. Dans la simplicité, nous vivrons épanouis. Nous serons
enfin débarrassés du carcan d’habitudes, de souvenirs, de toiles que des araignées invisibles tissent dans nos cerveaux. Nous n’aurons plus rien à voir avec les « vieux meubles à tiroirs encombrés de bilans, de billets doux, de procès, de romances » que décrit Baudelaire, foin de la paperasse et de la poussière. Nous vivrons libres et nus.
Didier Amouroux, auteur de « Contes Solaires », « Dix Petites France » et « Rêveries
La simplification de l'orthographe n'est ni récente ni importante ; quelques accents circonflexes sautent et les nénufars ne se réclameront plus du grec. Pourtant la réforme déchaîne des passions où se croisent la défense de la culture, la transmission au travers des siècles, les vibrations des mots, les charmes de la graphie. D'autres brandirons, à l'inverse, la bonne orthographe comme signe d'une classe sociale donc de pouvoir.
Il est donc utile de réfléchir préalablement au sens de l'orthographe et de bien délimiter son champ pour ne pas y mêler les sms et ses codes, l'envahissement de l'anglais ou autres déviances. C'est une lapalissade de remarquer qu'il n'y a pas de faute d'orthographe à l'oral et que la réforme n'enrichit pas le vocabulaire pour autant.
Le simplificateur remarquera que la tolérance d'une double orthographe va vers une forme de complication par redondance ; certes nous avions déjà clé et clef. L'intention paraîtra louable à ce simplificateur d'éviter les erreurs. Même au prix de modifier la norme. Car ladite norme n'est qu'invention humaine, une construction où, par exemple, le h se faufile dans le mot ébahi pour permettre de mieux le prononcer
Mais c'est la peut-être le point focal de la récrimination. Il est reproché une décision venant d'en haut, d'un cénacle d'experts, qui s'imposerait au peuple sans rechercher à accueillir l'usage. l'Académie garante de la norme semble rechigner.
Or l'Académie a fixé des règles pour accompagner le développement de l'imprimerie ; les règles d'aujourd'hui sont relayées par les logiciels correcteurs orthographiques. Et à l'heure du raz-de-marée numérique, pourquoi réformer ce qui s'automatise déjà ?
Simplifier la guerre ! une étude de la crise des migrants
Il ya a des solutions simplistes comme ...
Plus généralement, la guerre peut s'analyser avec une méthodologie adaptée à la crise.
Comment rendre la maîtrise des crises plus simple? La cacophonie qui règne sur l’affaire des migrants pose cette question avec une pertinence certaine.
Mais s’agit-il bien d’une crise? et pourquoi ce désordre ? La réponse à la première question est positive car tous les ingrédients d’une crise sont réunis. Il faut aller chercher les causes de ce désastre dans l’histoire et actuellement dans la légèreté des gouvernants. peu de chance d’en sortir par le haut.
Un visiteur vient à l'hôpital pour rendre visite à un ami et il connaît au minimum dans quel service cet ami est hospitalisé. Le plan du bâtiment surgit. C'est une belle abstraction en deux dimensions, assortie de noms au jargon peu explicite (si un bâtiment ressemblait à un corps humain, une aile serait pour soigner les membres et le dernier étage serait réservé à la tête).
Étranger ou un peu illettré, voire sous le coup d'une émotion -qui engendre une perte d'autonomie-, les mots du plan ne sont pas signifiants ; le logo d'un petit bonhomme, en marche, dont la partie du corps est désignée et colorée pour chaque service différemment, peut servir au visiteur à la fois de repère et de symbole directionnel. C'est la vue qui est privilégiée dès le début ; sans elle, le mal voyant devra recourir à une personne de l'accueil –espérons que l'accueil est ouvert et qu'il y en ait un seul centralisé-. Mais l'odeur (sinon celle de la cantine à midi) ne sera pas utilisée.
L'accompagnement jusqu'au service se fera avec groom virtuel dans l'ascenseur ou une détection sur le portable –autorisé alors- ou une borne à détection de présence. L'ouïe est ainsi sollicitée en complément. Et puisque la technologie libère l'imagination, un fanion robotisé, allez ! un drone continuent le guidage.
Réciproquement, un moins bon éclairage, voire des marques rugueuses au sol devraient ne pas inciter le visiteur à pénétrer dans les zones interdites.
Nous sommes là dans le champ sémantique de l'ordre ; d'abord repérons quelques faux-amis : le pouvoir en tant que basique possibilité de faire, les autorités qui représentent l'État et le simplisme.
Le pouvoir est essentiellement associé à la règle ou au statut ; l'autorité évoque aptitude naturelle ou compétences. L'armée et la religion essayent de se présenter sous les deux formes du pouvoir et de l'autorité.
Dans un balancement presque poétique, certains disent que le pouvoir impose et que l'autorité propose ; d'autres encore énoncent que le pouvoir se conquiert tandis que l'autorité est acquise.
Relevons que l'autorité résulte d'une forme d'accoutumance ou d'apprentissage. Reste en suspens l'influence de l'origine du pouvoir sur sa latitude.
La conjugaison de la simplification avec le pouvoir évoque à la fois (et curieusement) dictature, anarchie ou coopération. La conjugaison avec l'autorité donne pédagogie, démarche vers l'autre.
Passons maintenant à la réalisation et à l'exercice du pouvoir et à ceux de l'autorité
Dans l'exercice du pouvoir, la simplification génère les raccourcis des ordres. Dans l'exercice de l'autorité, la simplification prodigue les raccourcis de l'acceptation.
Ainsi la simplicité renforce l'autorité par la transparence.