orthographe
Rédigé par dir 2 commentairesLa simplification de l'orthographe n'est ni récente ni importante ; quelques accents circonflexes sautent et les nénufars ne se réclameront plus du grec. Pourtant la réforme déchaîne des passions où se croisent la défense de la culture, la transmission au travers des siècles, les vibrations des mots, les charmes de la graphie. D'autres brandirons, à l'inverse, la bonne orthographe comme signe d'une classe sociale donc de pouvoir.
Il est donc utile de réfléchir préalablement au sens de l'orthographe et de bien délimiter son champ pour ne pas y mêler les sms et ses codes, l'envahissement de l'anglais ou autres déviances. C'est une lapalissade de remarquer qu'il n'y a pas de faute d'orthographe à l'oral et que la réforme n'enrichit pas le vocabulaire pour autant.
Le simplificateur remarquera que la tolérance d'une double orthographe va vers une forme de complication par redondance ; certes nous avions déjà clé et clef. L'intention paraîtra louable à ce simplificateur d'éviter les erreurs. Même au prix de modifier la norme. Car ladite norme n'est qu'invention humaine, une construction où, par exemple, le h se faufile dans le mot ébahi pour permettre de mieux le prononcer
Mais c'est la peut-être le point focal de la récrimination. Il est reproché une décision venant d'en haut, d'un cénacle d'experts, qui s'imposerait au peuple sans rechercher à accueillir l'usage. l'Académie garante de la norme semble rechigner.
Or l'Académie a fixé des règles pour accompagner le développement de l'imprimerie ; les règles d'aujourd'hui sont relayées par les logiciels correcteurs orthographiques. Et à l'heure du raz-de-marée numérique, pourquoi réformer ce qui s'automatise déjà ?