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6/6 11h11 Université Libre du Larzac
Si d'un seul et même fait se tirent de multiples interprétations toutes différentes, quelle valeur attribuer au premier et comment endiguer le flot des secondes ?
"Il fait frisquet ce matin" . "Ah non ! Ça s'est radouci". Deux interprétations de la même température. J'ai froid est un ressenti personnel et 12 degrés paraît neutre mais c'est aussi une convention.
D'autres exemples se trouvent dans le droit, les sciences ou l'histoire.
Par quel mécanisme un fait se transforme en une interprétation ?
La multiplicité d'interprétations apporte la sagesse par la diversité mais représente aussi un risque qui enfle aujourd'hui.
L'anticipation, une formulation prudente, la précision du contexte (voire le bourrage de crâne) pourraient endiguer le flot d'interprétations.
Pénurie des soins ! Voilà un bon sujet, mariant actualité et simplification. En un bel effet ciseaux, la demande explose alors que l'offre médicale s'amenuise. La pénurie qui en résulte désigne le couple patient-soignant qui attise la demande comme dans une réaction nucléaire.
Le but est donc de contraindre la demande de soins. Et si le verbe créait une répulsion, la langue de bois fournirait réorienter ou recadrer.
Deux colonnes, l'une pour s'occuper de l'âme et l'autre de la matière. Déjà ça balance bien.
Dans la colonne matière, se retrouvent les protocoles en expansion et les dépenses. En effet une contrainte sur les protocoles élimine les certificats superflus, élargit le délai entre les consultations récurrentes et tempère le déploiement de la panoplie d'examens.
La contrainte sur les dépenses préconise un reste à charge pour tous et une modération des dépassements d'honoraires.
Dans la seconde colonne, l'âme, il est question de contraindre les libertés et les esprits. Cela attire la controverse. Mais la liberté ne serait pas outragée par le rejet des consultations en doublon, les services d'urgence dévolus aux seules urgences et le confort un peu relégué.
Pas plus de crainte si les esprits se renforcent d'une hygiène de vie, de résistance aux premières douleurs, d'un éloignement des séductions de l'industrie pharmaceutique et de calme aux précautions érigées trop en principe.
Ce ne sont pas de grands bouleversements et Soleil vert reste une fiction. Demeure l'incertitude qu'un système libéral soit facile à contraindre.
Travaux préparatoires
Seuil de sous-médicalisation = 2,5 consultation/an
La corrida, qu'en penser ? Rester impassible, indifférent, rechercher la paix plutôt que les controverses ; certains cependant préféreront avoir raison.
Y prétendre réclame d'abord une opinion à établir ou à faire partager, ensuite, bien naturellement, une cible -soi-même ou une foule-, enfin un acquiescement qu'il soit enthousiaste, paresseux voire soumis .
Ces trois composantes sont parcourues par une force qui les secoue, la puissance de persuasion. Son intensité est déterminante car la persuasion diminue la complication. Voici comment.
Une force intense apporte la facilité d'avoir raison. La force dirigée vers nous-même, provient d'une conviction préalable, d'une mystérieuse intuition ou d'une obéissance sectaire qui nous fait jouer un rôle. Quand la force s'exerce sur les autres, elle recourt à la menace ou aux "évidences" assénées à l'envi. L'Infaillibilité atteint la puissance maximale.
Mais quand la force s'atténue, la complication augmente. Il est bien compliqué, envers nous-même, de pratiquer l'honnêteté du doute et de trier les arguments ; il est tout aussi compliqué, envers les autres, d'user d'une rhétorique roublarde pour retourner leurs opinions. Incidemment, reconnaître ses torts ajoute la honte à la difficulté du repentir.
La raison nous propose un mirage de la vérité. Une vérité qui s'échappe dans l'espace, d'un pays à l'autre, selon les axes. Elle s'échappe aussi dans le temps, puisqu'elle se modifie selon les époques et se constitue successivement dans la science.