Simplication

des procédures, des formulaires, des objets et des concepts

heure d'été

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Deux fois l'an nous changeons d'heure. Nous nous y conformons et nous nous y confrontons. D'autres propos que les nôtres portent sur le bien fondé de l’heure d’été ; nous voulons ici seulement décortiquer les complications que l'on observe et expérimente quand on passe à l’heure d’été (ou qu’on revient à l’heure dite d’hiver) et y apporter quelques simplifications.

Avant d'y plonger, recherchons, dans l'histoire et la philosophie, le propriétaire du temps. Le temps appartient à un groupe social - individuellement nous n’avons pas besoin de montre c’est le groupe qui la réclame-. Quand les groupes s’exacerbent en combat, le temps traduit un pouvoir. Les vainqueurs, quand ils sont voisins, aiment imposer leur heure, ainsi la France en 39 était à l’heure de Berlin. Dans le registre de la comédie, le campanile de Don Camillo et le carillon de Pepone rivalisaient pour sonner le premier.

On justifie le changement d’heure par la diminution d’énergie et si le changement s’effectue la nuit, à deux heures du matin, c’est pour affecter le moins de personnes possibles et les activités qu'elles mènent. Ce sont des raisons économiques. Le nouveau pouvoir est-il donc économique ?

 

La nécessité de connaître le temps répond à des codes et au besoin de repères qui découlent des étoiles pour naviguer. Le marin ne sait où il se trouve sans calculer le temps, sans prévoir. Pas de quand, pas de où ! L’heure concerne les hommes, le vivant et aussi les machines car elle nous fait côtoyer à la fois le moment et la durée. Le moment recherche la synchronisation d’un lien dans un contact téléphonique ou une émission de télévision étrangère tandis que la durée, raccourcie ou prolongée par le changement, nous parle de sommeil, de cuisson, d'exposition aux radiations ou de cristallisation.

 

Nous ne sommes pas les seuls à pratiquer l’heure d’été –elle est assez courante dans les régions tempérées- .Cela vous consolera-t-il des complications qu'elle engendre ?

 

La mise à l’heure des différentes horloges domestiques est déjà compliquée par leur nombre et vous aurez remarqué que nous en possédons de plus en plus ; pour ajouter à la gymnastique, le temps de s’occuper de l’une puis de l’autre décale d’autant le temps de référence. Et nous avons toujours une montre ou une pendule numérique tordue qui réclame 3 minutes pour la mise à jour.

 

La diversité de comportement des différents pays accroît la complication. Il faut réfléchir pour ne pas trop déranger avant un appel téléphonique en France métropolitaine depuis l’étranger. C’est le manque de pérennité de l’écart qui génère l’indécision (alors que de nombreux pays qui se trouvent hachés en de multiples fuseaux horaires, l'Amérique, l'Australie ou la Russie, paraissent s’en accommoder).

 

La nature est rebelle à nos changements pour ne s’être jamais inquiétée de l’heure ; la dame de onze heures ouvre ses fleurs au même moment de la journée et la belle de nuit dispose de toute la soirée pour exhaler son parfum. Quel est le bon moment pour traire les vaches et donner la soupe aux chiens ? Les bêtes ne comprennent pas nos fluctuations. L'arrosage des plantes présente une moindre difficulté puisque, de toutes façons, elles demandent plus d'eau en été.

Quant aux humains, il leur faut une semaine pour tout recaler et les défauts d'attention sont multiples dans les écoles, les usines et les hôpitaux.

Les programmations basées sur la durée biologique ou médicale, tels la dialyse ou l'administration de morphine, s'exposent plus aux erreurs. Craignons aussi l'erreur du relâchement d'eau d'un barrage.

 

En fait, il nous faut gérer trois procédures : la première en avril, la seconde en octobre et la dernière pour tout le reste de l'année. Une mauvaise compréhension et ce sont deux heures d'erreur.

 

Les transports collectifs publics sont particulièrement exposés. De l’été à l'hiver, à 2h00 les trains s'arrêtent et attendent sans bouger une heure. Dans l'autre sens c'est un peu plus délicat car il est deux fois 2 heures du matin ! Les arrêts en gare prévus entre 2h00 et 3 h00 du matin ne sont plus respectés (mais il y en a peu !) ou, plus prosaïquement, les transporteurs évitent de programmer des départs à ces heures là.

 

Immuablement, le bouillon de onze heures reste toujours à éviter.

 

Le plus simple, le plus naturel et le moins perturbant physiologiquement serait de ne rien changer. Au lieu de décaler les horloges, on décalerait les activités d’une heure ; on commencerait ainsi la journée, pendant un semestre, à 8h et pendant l’autre semestre, à 9h. Nous nous y habituerions, tout comme nous dînons plus tard, naturellement, en été… et que nous y mangeons plus de tomates.

Observons, à propos des tomates que, malgré tous les efforts de décalage des horloges, les jardiniers commencent à travailler plus tôt en été. Sur la fresque rupestre des temps anciens, les fenaisons savaient s’étaler sur les longues journées d'été. La technologie vient aussi en renfort : à cause des difficultés de synchronisation des ordinateurs, la tendance est de garder la même heure toute l’année.

 

Les horloges suivent un traitement de simplification spécifique et certains en viennent à recommander de ne pas regarder les horloges superflues. En lieu et place du luxe de posséder des montres pour l’été et d’autres pour l’hiver, est évoquée la montre à deux cadrans.

 

En bref, nous tous souhaitons ne plus nous en occuper. Vivent les horloges radio-pilotées, gérant la date par programmation interne ou de référence par foyer ou groupe social ! Reste une question qui taraude le propriétaire du réveil incorporé au téléphone portable : se met-il à jour automatiquement ou pas ?

 

Foin d'automatisme, nous disposons à présent d'un moyen mnémonique : AVril (on AVance) / octobRE (on REcule).

 

Si tous les pays d'un même fuseau horaire se décalaient de concert cela éviterait la diversité de comportement. Toujours au sujet des pays lointains, la marine nous fait découvrir le changement lent et glissant quand le bateau navigue d'un fuseau horaire à l'autre.

 

 

Pour les cieux, offices et prières sont-ils décalés ?

Allez ! Sonnez les matines !

 

 

 

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